ARTISTE PEINTRE

Peindre au soleil : comment utiliser l’alimentation pour protéger la peau

Aquarelle Aubais Gard

Cette aquarelle du village d’Aubais dans le Gard a été réalisée ces derniers jours sous le soleil généreux de l’été méditerranéen. Installé face à ce paysage typique du Midi, cyprès bleutés et château aux tons d’ocre jaune, j’ai passé quelques heures à dessiner et peindre aquarelles et gouaches, et capturer cette lumière si particulière qui baigne l’Occitanie. Un défi pour la peau quand on s’expose ainsi au soleil pendant des heures, pinceau à la main.

En tant que journaliste scientifique spécialiste de nutrition, je sais combien notre alimentation peut nous aider à mieux résister aux effets du soleil. Et après des années à peindre en plein air, de Marrakech aux quais de Seine, j’ai développé une stratégie nutritionnelle qui accompagne ma pratique artistique et que je vais vous confier. Que vous alliez peindre au soleil ou pratiquer toute autre activité, vous saurez comment protéger naturellement votre peau.

Les caroténoïdes : mes alliés de l’atelier en plein air

Les caroténoïdes sont des pigments naturels que l’on trouve dans de nombreux fruits et légumes colorés. Ces substances, responsables des teintes oranges, rouges et jaunes que j’utilise souventdans mes aquarelles, ont une propriété fascinante : elles s’accumulent dans notre peau (et notre rétine) et lui confèrent une protection naturelle contre les rayons UV.

Quand je prépare mes sessions de peinture en extérieur, comme ici à Aubais, j’adapte mon alimentation plusieurs semaines à l’avance. Mon repas se colore : carotte râpée, abricots secs, tomates, ou encore une poignée de goji. Ces aliments riches en bêta-carotène préparent ma peau à mieux supporter l’exposition solaire prolongée.

Le lycopène : l’antioxydant du peintre voyageur

Mes carnets de voyage m’ont mené sous des soleils parfois impitoyables. J’ai appris à apprécier les tomates, non seulement pour leurs belles nuances rouges appréciées du peintre, mais aussi pour leur richesse en lycopène. Ce caroténoïde particulièrement puissant se concentre mieux dans les tomates cuites : tomates à la provençale, sauce tomate, coulis, ou même ketchup maison deviennent mes alliés.

Une étude allemande a montré qu’une supplémentation en lycopène pendant 10 semaines réduisait de 40% les rougeurs causées par les UV. Pour un artiste qui passe ses journées dehors, c’est une donnée précieuse. D’autant que le lycopène se trouve aussi dans la pastèque, le pamplemousse rose, ou les poivrons rouges – autant d’aliments qui évoquent les marchés colorés de ma région.

Ma palette nutritionnelle anti-UV

Au fil des années, j’ai développé ce que j’appelle ma « palette nutritionnelle » pour les séjours de peinture au soleil :

  1. Les oranges et jaunes : carottes, patates douces, mangues, abricots…. Riches en bêta-carotène, ils donnent à la peau une légère teinte dorée naturelle.
  2. Les rouges profonds : tomates sous toutes leurs formes, pastèque, poivrons rouges. Le lycopène qu’ils contiennent est l’un des antioxydants les plus puissants.
  3. Les verts intenses : épinards, brocolis, chou kale. Riches en lutéine et zéaxanthine, ils protègent particulièrement les yeux – essentiel pour un peintre qui observe intensément ses sujets.

L’expérience d’Aubais : théorie et pratique

Cette stratégie permet à ma peau de supporter remarquablement une exposition prolongée.

Cela ne remplace évidemment pas les protections classiques – chapeau, crème solaire, pauses à l’ombre – mais vient les renforcer. D’autant qu’une telle alimentation s’accompagne d’autres bénéfices : une peau plus éclatante, des yeux mieux protégés, et un système immunitaire renforcé.

Conseils pratiques pour les artistes en plein air

Commencez tôt : Les caroténoïdes s’accumulent progressivement dans la peau. Idéalement, commencez cette « préparation » 6 à 8 semaines avant vos séjours de peinture ensoleillés.

Associez à des corps gras : Les caroténoïdes sont liposolubles. Un filet d’huile d’olive sur vos tomates ou quelques amandes avec vos abricots optimisent leur absorption. La cuisson est aussi un facteur d’assimilation accrue.

Variez les sources : Chaque caroténoïde a ses spécificités. La diversité est la clé d’une protection optimale. Vous pouvez aussi faire appel à des compléments alimentaires comme des multivitamines (VM30 par exemple) qui renferment d’autres composés protecteurs comme le zinc, la vitamine E, ou des compléments renfermant du lycopène.

Hydratez-vous : La déshydratation fragilise la peau. Pensez à boire régulièrement, même quand vous êtes concentré sur votre œuvre.

Thierry Souccar, artiste peintre - Peindre en plein air conseils de nutrition

Conclusion : quand science et art se rejoignent

Cette aquarelle d’Aubais synthétise finalement deux passions : la beauté de la lumière méditerranéenne traduite en couleurs, et la biochimie nutritionnelle qui nous permet de décider de la meilleure stratégie d’adaptation à notre environnement. Les caroténoïdes qui protègent la peau sont les mêmes pigments qui donnent leurs couleurs aux fruits et légumes que je peins dans mes natures mortes.

Une fois de plus, j’observe combien art et science se nourrissent mutuellement. Cette approche nutritionnelle me permet de peindre sereinement en plein soleil, de prolonger mes séances d’observation, et finalement de créer dans de meilleures conditions.

La prochaine fois que vous partirez peindre ou dessiner au soleil, pensez à votre palette nutritionnelle. Votre peau et vos œuvres vous en remercieront !

Thierry Souccar est artiste peintre, journaliste scientifique spécialiste de nutrition, et auteur de 20 livres de vulgarisation dont de nombreux best-sellers. Retrouvez ses peinture et dessins dans la galerie de ce site, et ses conseils nutrition dans ses articles et ouvrages spécialisés.